La transformation de la pêche sétoise.

Les modèles de pêche en action depuis le début du XXè siècle commençaient à trouver leurs limites dès la fin des années cinquante. Mais ce sont deux faits extérieurs qui provoqueront une véritable révolution dans ce domaine : en 1960, l'autorisation d'utiliser le filet tournant "lamparo" ; en 1962, l'arrivée des pêcheurs rapatriés d'Algérie.

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Dans la brochure du tricentenaire du port, Jean-René Giffard (diplômé de l'Université) précise que c'est le 25 juin 1960 qu'à "la suite d'une série d'arrêtés, était finalement autorisé sur le littoral méditerranéen l'emploi du filet tournant et coulissant, le "lamparo" comme on l'appelle ici". Le professeur F. Doumenge décrivait ces engins de pêche comme des filets descendant jusqu'au fond afin de guider le poisson vers "un globe", poche le long des bateaux. Cette pêche qui accroît notablement le rendement demande "embarcations nombreuses et équipages entraînés".

Poisson, Argent, Sardine, Aquatique

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Et "elle ne pouvait se faire qu'en société (financière)". Les pêcheurs sétois s'étaient opposés à l'utilisation du lamparo craignant un épuisement du poisson bleu. Or, en 1962, arrivent une dizaine de bateaux rapatriés d'Algérie. Et, avec ces unités plus importantes, une nouvelle manière de concevoir la pêche (plus loin, plus longtemps). Des compromis furent négociés, de nouveaux champs de pêche explorés. Et le tonnage des prises prit son essor : en 1965 (mauvaise année) on a pêché 1 300 tonnes de sardines. Mais, 3 200 tonnes lors des bonnes années (1951). En dehors du poisson bleu, en 1965, le poids du poisson de chalut s'élevait à 1 165 tonnes pour 3 573 000 francs.

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L'organisation de la criée en trois "halls" parut dépassée. On annonçait une criée à hall unique, ultramoderne. Dans les années soixante, eurent lieu des tentatives d'implantation d'usines de conserves. En 1964, 4 entreprises traitaient 832 tonnes de sardines (236 tonnes en 1961) : "La Sétoise" de M. Alibert sise quai des Moulins, les Etablissements René Béziers implantés à Montpellier, "La Doléanaise" à Agde et "Salsamo et Apicella" fondée par des rapatriés à Sète. Les autres considérants de la brochure prennent des allures de palmarès : 5 chantiers navals construisent des bateaux dont la quille dépasse 20 mètres.

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L'Ecole d'apprentissage maritime Paul Bouquet, en 1962-1963, prépare aux métiers de la mer, y compris à celui de motoriste de la mer… A Sète même, 60 détaillants offrent au public des produits marins et 12 mareyeurs approvisionnent le reste de la France. Par le rail, "chaque soir, le train emporte à destination de Lyon et Paris, le poisson sétois". Par la route, pour les trajets de moins de 400 km. Les camions peuvent s'arrêter à chaque ville traversée. L'avenir, affirme Jean-René Giffard, est au poisson bleu. "Si le chalutage est resté actif, c'est là la véritable richesse de Sète. C'est l'avenir du port car il n'y avait pas à craindre la surexploitation".

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L'auteur était-il victime de l'atmosphère du moment qui était à l'optimisme ? Optimisme encore justifié dans les années 80 quand Sète, premier port de Méditerranée, était le premier port sardinier de France.

Hervé Le Blanche