Sandrine Mini, Directrice du TMS, la scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau a pris ses fonctions il y a un peu plus de 6 ans. Cela lui a permis après une première année de découverte de prendre ses marques de travailler avec toutes les équipes du théâtre et de mettre en place des « outils » et des actions pour atteindre ses objectifs …
En effet Sandrine Mini a pu réaliser une grande partie de son projet ambitieux en étant à l’écoute des diversités des parcours et des publics, en proposant au plus grand nombre une culture artistique, en ouvrant à tous le TMS et en mettant le théâtre à leur portée tout en assouplissant son accès,mais aussi en délocalisant la Scène Nationale.
Car pour Sandrine, « Le projet du TMS se régénère et prend un nouvel élan ! Les chatoyantes illustrations de Benoît Guillaume, qui illustre la brochure et ce site, succède au talentueux Laurent Corvaisier après cinq années d’heureux compagnonnage, en sont la plus directe expression. Mais c’est réellement dans l’attention que nous mettons à construire ce programme, que vous percevrez ce nouveau souffle qui nous anime.
Inventivité, joie et bonheur du partage, sont les maîtres-mots de cette saison. Au sein du magnifique écrin du Théâtre Molière, sous un chapiteau, une yourte ou un parquet de bal, sac à dos pour une promenade chorégraphique, munis de vos gants de boxe pour vous préparer aux Olympiades, sur un fil, une plage ou encore au café du coin, cette saison l’art s’invite partout et en tout lieu. »
« Parce que le territoire du bassin de Thau est un terrain de jeu merveilleux, nous travaillons à construire de nouveaux formats de rencontre avec vous. La bande des artistes associés s’enrichit ainsi de trois nouvelles arrivées pour travailler plus encore à ce maillage et à ce temps long de création sur le territoire.
Parce que la permanence artistique au plus près des habitants est une réponse possible au repli sur soi et à la perte de sens ; nous œuvrons sans relâche pour mettre en lien l’art et les habitants dans un souci toujours renouvelé d’ouverture au monde et à l’autre, dans sa diversité et son altérité. »
« L’hospitalité est aussi au cœur du projet que nous défendons : pour les artistes que nous accueillons et pour vous chers publics. Un Théâtre Molière qui s’ouvre encore un peu plus sur la ville avec de nombreuses rencontres tout au long de la saison : scènes ouvertes musicales, cafés psy, ateliers de pratique, soirées DJ. Autant de moments à vivre ensemble dans un esprit de fête et de partage.
Enfin, en ces temps troublés où l’indépendance des structures culturelles se trouve un peu partout bousculée, je remercie ici chaleureusement l’ensemble de nos partenaires institutionnels et privés. Leur soutien essentiel, nous permet de travailler dans des conditions sereines, pour conduire un projet au bénéfice de la population de Sète et de l’ensemble des communes du bassin de Thau et qui rayonne bien au-delà de notre territoire. »
Pour elle, si il reste des choses à améliorer, à enclencher, il y a déjà un énorme travail accompli par toutes les équipes. Une aventure enthousiasmante pour ne laisser personne sur le chemin…
Même les artistes ont besoin d’être aidés quand ils évoluent dans de jeunes compagnies. La Scène Nationale est là pour structurer, jouer le rôle d’incubateur de compagnies et elle peut en être fière car a elle a de très bons retours. Cela demande beaucoup d’énergie, de travail mais c’est gratifiant et cela procure des satisfactions.
Et malgré les crises qui se sont succédées, de nombreuses contraintes à respecter, elle essaye de proposer au public du territoire une programmation des meilleures.
« Les ventes sont là, en ce début de saison, même si les mentalités ont changé, si l’on ne s’abonne plus autant. Souvent, les spectateurs se décident au dernier moment De son côté même si en fonctionnement, de l’énergie aux décors, les prix ont énormément augmenté, les compagnies répercutent ces augmentations. Hors le prix des places est resté stable, le budget des familles étant limité et le pouvoir d’achat de chacun souvent en baisse..
Il faut donc que la Scène Nationale fasse au mieux, avec des spectacles de qualité qui attirent un nombreux public, mais en diminuant leur nombre sur toute la saison. De 160 représentations en 2018 on est passé à moins de 110… »
« Nous devons être très vigilants car nous sommes dans dans un étau : Les prix augmentent, et nous n’avons pas plus de moyens. Nous devons donc attirer le public, faire venir les spectateurs, en proposant une programmation variée et de qualité. Mais nous sommes très contents de ce début de saison Nous avons même proposé des moments gratuits, un concert de rentrée et bientôt ce sera. la biennale des Arts… »
« Nous avons la possibilité en tant qu’exploitant de pratiquer un système de locations et nous avons un Club des mécènes qui s’est déjà bien engagé. Après il faut compter sur des subventions mais surtout sur la billetterie avec des abonnements quand c’est possible pour les spectateurs. Notre modèle économique est déjà au maximum »
Et Sandrine Mini rajoute :
« Nous devons remplir les salles, garder une exigence de qualité Heureusement l’équipe du Théâtre Molière est très professionnelle mais au niveau des spectacles il nous faut des garanties Un équilibre difficile à trouver dans un monde su spectacle en pleine mutation »
………………....Pour Sandrrine Mini, la Culture est un peu laissée de côté depuis quelques années. Ce n’est pas une priorité et comme le théâtre est au centre de la Culture en proposant du rêve, il doit faire de gros efforts pour parvenir à atteindre ses objectifs. Et en ces temps de crise , avec des tensions et des guerres qui se multiplient, sachant que la création théâtrale tire souvent son origine dans l’histoire, avec ses moments de tension, de crise ou ses périodes plus heureuses, il serait souhaitable de privilégie la création.
Plusieurs spectacle illustrent cela dans la programmation :
Le 19 octobre c’était Kaldun…. mettre détails
Le 30 janvier, « Les moments doux »
Et le 19 « La Nuit d’Octobre ».
Et le théâtre permet alors de mieux comprendre le Monde tout en permettant de le regarder d’une façon égalitaire malgré différents publics.. Ce sera aussi la fête pour les 120 ans du théâtre et notre participation à « Escale à Sète » et à ses temps festifs avec un beau projet » Tous les marins sont des chanteurs », avec la participation de François Morel.
Le théâtre c’est aussi et heureusement, le rêve comme en janvier avec « Cabaret Patach' » et des temps forts en commençant par la fête de clôture de la Biennale des Arts dela scène en méditerranée en partenariat avec Montpellier.
En avril encore, une autre occasion de s’amuser avec « Les gros patinent bien ».
Avec des temps forts et joyeux, du cirque et de la danse, la saison est bien équilibrée tout de même.
Pour Sandrine Mini, les projets sont aussi adaptés à des âges différents et c’est ainsi que les jeunes, les familles, les étudiants participent auprès des autres publics. « Mais pour cela il nous faut innover, prendre un virage pour attirer les spectateurs, en allant vers les nouveautés, comme du cabaret, ce qui donne du plaisir. »
« L’on doit rester fidèle à nos engagements malgré les nouvelles contraintes, analyser ce qui progresse, ce qui plait moins, évaluer la fréquentation et agir sur certains leviers. »
Quel avenir pour le monde du spectacle et de la culture ?
Si l’on veut un territoire riche, notre territoire doit avoir des artistes. Et ils sont nombreux à rejoindre l’axe Sète-Montpellier, à échanger, pour construire l’avenir ensemble avec une ouverture d’esprit.
Productions et co-productions en témoignent pour préparer l’avenir culturel de notre territoire.