Découvrir, inventer, fabriquer. Les fablabs facilitent la numérisation des entreprises et encouragent les citoyens à créer et à innover. La Région accompagne leur professionnalisation, porteur de dynamisme pour toute l’économie régionale.
La transformation numérique à portée de tous. C’est le défi des fablabs, [1] véritables laboratoires d’expérimentation et de création, qui contribuent à renforcer les compétences numériques des entreprises, et démocratiser les usages auprès du grand public. La Région s’est saisie dès 2016 de ces enjeux pour agrandir le réseau des fablabs et appuyer sa politique du numérique.
Des espaces de création pour tous les usages
Ouverts à tous les curieux, les fablabs mettent à disposition du public des machines de pointe (imprimantes 3D, découpe laser…) et de nombreux outils (perceuses, postes à soudure…). Avec ses 90 machines et ses plus de 30 machines-outils, le RoseLab de la Cité de Toulouse, est l’un des fablabs les mieux dotés de la région ! « Nous accueillons tous types de publics, selon le moment de la journée, avec des besoins et des attentes différentes », précise Antoine Ruiz-Scorletti, co-fondateur et directeur du RoseLab. Créateurs d’entreprise, étudiants en école de design, élèves des Ecoles de la deuxième chance [2], publics en reconversion [3]… en moyenne, 60 personnes passent au quotidien les portes du RoseLa
Les fablabs séduisent aussi les professionnels qui y voient là l’opportunité d’être accompagnés pour aller plus vite et plus loin dans le numérique. Mais au-delà de la facilité d’accès aux ressources, les makers * [4] apprécient le partage de connaissances. Au sein de la Fabrique du Caylus (Tarn-et-Garonne) [5], « les professionnels viennent même des départements limitrophes (Lot, Aveyron, et Tarn) pour participer aux ateliers plus techniques qui sont proposés le weekend » se réjouit Sylvain thédon, Chargé de mission fabrique de territoire et développement culturel au sein de la Communauté de Communes Quercy-Rouergue et Gorges de l’Aveyron.
Les « Espaces du Faire » permettent également de monter des projets en réseau, à l’image de celui qui a mobilisé les fablabs d’IMT Mines Albi, de Frèjeville, et d’AlbiLab [6]. Le principe : des capteurs mesurent les conditions météorologiques et le stress hydrique des plantes pour adapter l’arrosage. Ces données sont envoyées sur un site public, via le réseau LoRaWAN [7]. Un prototype qui « laisse imaginer des perspectives d’avenir plus grandes, avec dans une seconde phase, la couverture du département du Tarn - via le réseau LoRaWAN - grâce à l’implication des fablabs du territoire » ajoute Marc Sabarthes, retraité ingénieur enseignant et usager du fablab de Fréjeville.
Les fablabs, des lieux essentiels aux territoires
L’Occitanie a lancé dès 2016 un premier appel à projets pour développer les fablabs sur le territoire, suivi de quatre autres éditions. Ces appels à projet ont permis l’émergence et le renforcement de 48 fablabs. Ce maillage s’est organisé en plusieurs phases : création de nouveaux espaces et professionnalisation des fablabs existants, puis accompagnement des structures émergentes et pérennisation des lauréats des éditions précédentes. Une politique dynamique qui a permis à l’Occitanie de devenir en 2016 la première Fab Région de France.
Portés par des collectivités ou des associations, les fablabs boostent l’innovation et le développement économique des territoires. À Sangonis (Hérault), l’Alternateur hébergera prochainement une pépinière d’entreprises innovantes du numérique au sein de son bâtiment de 600 m². Son implantation est le fruit d’une action menée par la Région et les élus locaux [8] pour encourager la créativité en milieu rural.
Et s’ils permettent de profiter d’équipements innovants près de chez soi, les fablabs ont aussi un rôle actif dans la lutte contre l’illectronisme [9]. Certains d’entre eux décident d’ailleurs d’ aller à la rencontre des habitants pour sensibiliser de nouveaux publics. Dans l’Hérault, le fablab de la Palanquée dispose d’un fourgon mobile qui sillonne le bassin de Thau, tout comme le fablab mobile du Propulseur, qui circule de son côté dans toute l’Occitanie pour faire découvrir les sciences.
Trois jours pour Faire Festival
Du 30 mai au 1er juin 2024, aura lieu une grande rencontre autour de la fabrication, dans les locaux de la Cité, à Toulouse. L’occasion pour les « Espaces du Faire » de toute la France d’échanger autour d’ateliers, de rencontres, et de conférences… pour expérimenter, améliorer les pratiques et travailler ensemble. Une journée portes ouvertes au public clôturera cet événement le samedi.
L’Occitanie au cœur des enjeux du numérique
Moteur de modernisation et de progrès social, le numérique impacte notre quotidien. Afin d’aider les habitants et les entreprises à mieux en saisir les opportunités - tout en maîtrisant les risques – la Région a adopté une stratégie pour faciliter l’accès au numérique et accélérer la digitalisation des entreprises. Elle mène ainsi avec l’ensemble de ses partenaires une politique active dans le domaine du numérique, parmi laquelle figure le renforcement des tiers-lieux et fablabs.
[1] Concept né aux Etats-Unis au début des années 2 000 grâce à un physicien et informaticien universitaire qui a eu l’idée de lancer un cours où chacun pouvait apprendre « Comment fabriquer (presque) n’importe quoi ». Créé en 2009, L’Artilect FabLab Toulouse est le premier fablab de France.
[2] Grâce au programme lancé par la Fondation Orange, les élèves des Écoles de la deuxième chance peuvent être sensibilisés aux pratiques du numérique. Le RoseLab est partenaire de ce programme.
[3] Le RoseLab a obtenu la labellisation Défi-Occ de la Région qui donne l’opportunité aux tiers-lieux de recevoir des apprenants.
[4] Personne qui crée ses propres objets
[5] À l’origine cyberbase associative en 2016, le fablab du Caylus a pu émerger grâce au soutien des collectivités locales. L’appel à projet FabRégion a été déterminant pour le lancement de la structure et l’acquisition des machines.
[6] Le projet a été désigné lauréat 2023 du Budget participatif lancé par le Département du Tarn. Le consortium formé par IMT Mines Albi , le fablab Albilab, INU champollion, les entreprises V-EVENT Numix et Immersive Factory a obtenu la labellisation Défi-Occ avec notamment comme ambition de monter une preuve de concept de formation pour les fablabs dans un espace virtuel.
[7] LoRaWAN est un réseau de communication qui permet la collecte de données d’objets connectés. Il fonctionne de façon similaire à des SMS et envoie de courts messages sur un serveur.
[8] L’Alternateur a reçu le soutien de la Région Occitanie, du Département de l’Hérault, de l’Établissement public foncier d’Occitanie, et de la Communauté de communes de la Vallée de l’Hérault.
[9] Une étude de 2021 de l’Insee révèle que 15 % des Français ne disposent pas des compétences numériques de base ou ne se servent pas d’Internet.