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Qu’est-ce qui a forgé la personnalité de Poussan ?

Poussan avec un territoire communal vaste d’un peu plus de 3000 ha occupe la partie la plus méridionale du Bassin de Montbazin qui forme une sorte de couloir bordé au nord par la montagne de la Moure et au sud par le massif de la Gardiole.

Au milieu du XIX ème siècle il avait été écrit : « Sol béni du ciel et fécondé par les hommes, Poussan se suffit à lui-même. Entre la voie Domitienne et la route de Lyon à Béziers, Poussan côtoie la Méditerranée, entretient d’incessantes relations avec le port de Cette et ses magnifiques vignobles émaillés de champs fertiles et d’olivettes lui valent d’abondantes récoltes. »

De nos jours, les choses ont bien changé mais historiquement, ce sont les voies de communication, l’ouverture sur l’étang, les qualités agronomiques du terroir  et les ressources de la garrigue qui ont forgé la personnalité de la commune.

Le bassin géographique joue en effet le rôle d’un couloir entre Montpellier et l’étang de Thau avec les principaux axes du Languedoc.

Le plus ancien serait la voie Héracléenne tracée selon la légende par Héraclès. En 218 avant J-C, Hannibal choisit de l’utiliser et pour de nombreux chercheurs, et la voie Domitienne reprendrait intégralement la précédente. Elle traverse le territoire communal en biais, du Nord-est au Sud-ouest passant au pied du Puech Gayes qui fut occupé par un oppidum protohistorique. Ce fut une route à caractère « international ». La via Domitia a été construite à partir de 121 avant J.C. Les traces visibles aujourd’hui appartiennent à celle-ci, une voie bien rectiligne qui fut rapidement modifiée pour le commerce.

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D’ailleurs pendant l’époque médiévale les chemins de pèlerinage (camin romieu) et plus tard au XVI ème le chemin de la Poste préféreront un parcours plus méridional, passant par Gigean et Bouzigues. Il sera repris par la RN 113 puis par l’autoroute A9.

Car si avant, l’étang touchait le camin Romieu, cette partie s’est comblée lentement. Mais l’on sait que parmi les Poussannais il y avait alors des pêcheurs qui l’utilisaient . D’autres s’en servaient pour les algues.  De plus, le réseau hydrographique et lui aussi bien développé, avec plusieurs  sources et de nombreux puits dans la commune. Si la Lauze qui traverse Poussan devait être en eau une bonne partie de l’année, le cours d’eau majeur de la commune reste La Vène. A Poussan, au XIX ème siècle, la rivière était assez puissante pour actionner six moulins entre Montbazin et Balaruc, dont celui de Frescaly, encore visible.

A Poussan, elle assurait l’irrigation de 30 ha de terres selon Marc Lugand qui aidé par Alain Degage, Jean-Paul Lacanal et Jean Laforgue a écrit un livre sur l’histoire de Poussan.

Et l’ouverture sur l’étang procure bien des richesses comme les algues, la salicorne (savon) mais surtout le sel, qui était utilisé par les Poussannais.

Certaines enquêtes comme celle de 1744, par l’intendant du Languedoc, le précisent.

Côté agricole, le bassin de Montbazin est né pendant l’ère tertiaire (35 millions d’années). Il a été submergé par la mer miocène (23 millions d’années) puis par la mer pliocène (5 millions d’années) avec une phase de volcanisme et des glaciations à l’ère quaternaire. Avec la remontée du niveau de la mer (18 000 ans) et la formation du cordon littoral (vers 6000 ans), la Vène édifiera un petit delta avec des marécages et des étangs.

Avec successivement des dépôts de coquilles brisées et de marnes, le bassin agricole ainsi formé ne sera pas parfaitement uniforme. Les promontoires serviront aux installations humaines et des zones entières resteront elles aussi boisées.

D’un point de vue agronomique les sols se prêtent à plusieurs cultures et avant que la vigne ne domine, celle des céréales était prépondérante au XIX ème siècle comme au Moyen Age.

Pourtant la vigne était bien présente à Poussan dès l’antiquité, occupait 1/3 des terres en 1630, et n’a culminé qu’au début du XX ème siècle.

Quant aux reliefs, il faut savoir qu’il y a 35 millions d’années, les vagues de la mer touchaient le bas de Moure. Tout a bien changé, les reliefs jurassiques constituant un milieu assez ingrat avec le rocher omniprésent, avec une terre rare, une végétation pauvre et l’eau souvent absente.

En 1870, après plusieurs dons et ventes qui avaient déjà eu lieu, la commune accepte de vendre des terres de garrigue à ceux qui l’on fécondée de leur sueur. La population ouvrière put alors trouver une augmentation de ses revenus  et espérer ainsi accéder à la propriété.

Constructions de murailles et de capitelles se succéderont car les parcelles étaient souvent éloignées de Poussan.

Les cultures resteront donc limitées : Celle de la vigne et celle de l’olivier seront dominantes.

Il faut y ajouter l’élevage de troupeaux d’ovins, avec plus de 12 bergeries signalées par le plan cadastral napoléonien et près de 5000 bêtes à Poussan.

L’industrie de la Pierre se développa aussi avec des carrières qui furent nombreuses comme au XIX ème siècle où les ouvriers ont œuvré pour le développement de Sète.

S’il en subsiste aujourd’hui, le travail de la pierre pour les meules rotatives et pour la chaux a quant à lui totalement disparu

Faisant souvent débat, causant de multiples désagréments, la garrigue attire et fascine car elle provoque un sentiment de liberté qui est combattu par une volonté tenace de domestiquer la nature.

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Attachés à leurs terres agricoles et aux ressources liées à la garrigue, avec une ouverture sur l’étang et des liens privilégiés avec Sète, utilisant les voies de communication qui leur étaient offertes, aussi, les Poussannais se sont toujours adaptés pour vivre et pour certains survivre dans la commune en utilisant au mieux ce que le territoire communal leur offrait.